Les archives de la maison forte de Montpon avaient été dans l'ensemble très bien conservées depuis la fin du XVe siècle par les possesseurs successifs Richard, de la Faverge et de Thiollaz, malgré les successions familiales parfois conflictuelles, les outrages du temps (dont un incendie partiel du château en 1685) et les séquestres révolutionnaires. Mais dans les années 1980, le bâtiment a été vendu, les archives dispersées, peut-être même en partie détruites.
On sait par l'ouvrage du chanoine Coutin de 1938 que le fonds, qu'il avait eu le droit de consulter longuement et qu'il évoque avec admiration, était alors extrêmement riche : titres seigneuriaux et féodaux, patentes ducales et royales, expéditions de notaires, pièces de procédures, comptabilité domestique et de gestion des biens, livres de raison, mémoires, correspondance, sur plus de 400 ans.
Une allusion au moins du chanoine ainsi qu'une mention sur un sac à affaire cité dans le présent inventaire permettent de détecter l'existence d'un classement ou tout au moins d'un récolement géographique des archives de Montpon réalisé vraisemblablement au XIXe siècle ou dans le 1er tiers du XXe siècle.
Plus anciennement, on sait par un inventaire de 1747 établi lors de la succession de François-Philibert de Montpon que les seuls titres seigneuriaux propres à la constitution et la gestion de la seigneurie étaient alors composés de 105 pièces dont 22 volumes de reconnaissances des XVe-XVIe siècles.
La disparition d'un tel fonds est donc une perte considérable pour toute l'histoire non seulement des familles Richard, de la Faverge et Thiollaz mais aussi pour celle d'Alby, étroitement liée à celle-ci, et plus largement pour celle du duché de Savoie.
Les documents présents dans cet inventaire, tassés dans leur sac de toile d'époque, oubliés dans un recoin de la maison forte lors de sa vente, ont été découverts et sauvegardés par un propriétaire ultérieur, remis à la mairie d'Alby qui en a fait don aux Archives départementales.
Les mentions postérieures portées au dos de certains papiers (par des seigneurs de Montpon eux-mêmes ou des hommes de loi) prouvent leur utilisation comme pièces justificatives, parfois en plusieurs occasions judiciaires. Quelques-unes n'ont pu être raccordées avec certitude à l'affaire Montpon/Savoiroux et ont pu être ajoutées dans le sac à une date indéterminée. Il est également manifeste que toutes les écritures générées par ce ou ces procès ne se trouvaient pas dans le sac. Par ailleurs, on constate la présence de quelques actes originaux jamais replacés dans leurs liasses originelles à la fin des procédures.